Un toit pour : La Syrie : Un toit pour retrouver un peu d’espoir.
L’Association Compassio a immédiatement réagit après l’annonce du séisme en Syrie du 6 février 2023. Dès le lendemain, différents contacts locaux ont été pris, afin de pouvoir intervenir directement sur place.
Nous avons très rapidement évalué les besoins avec notre interlocutrice franco-syrienne qui réside en Syrie. L’aide de première nécessité (aliments , médicaments, vêtements ) est parvenue dès les premiers jours, grâce à l’aide des pays étrangers et des grosses ONG. La seconde urgence était de trouver le moyen de reloger les familles dont l’habitation avait été détruite ou trop fragilisée pour y rester en sécurité.
Beaucoup ont trouvé refuge dans de la famille, chez des amis, dans des monastères situés dans des régions moins touchées par le séisme. Ces familles déplacées ont donc aussi perdu leur travail, les enfants ont été déscolarisé.
Ces premiers refuges ne peuvent être que provisoires ; c’est donc à ce niveau-là que Compassio intervient.
A ce jour, 24 familles ont été relogées pour des durées de 3 à 6 mois… En payant leur loyer, on leur permet une petite respiration pour pouvoir se stabiliser, retourner au travail, etc.
Concrètement, elles se sont installées dans des villages du gouvernorat de Homs, dans la "Vallée des Chrétiens". Et 3 familles ont été relogées à Alep afin de pouvoir reprendre leur travail d’origine.
La scolarité d’une dizaine d’enfants a aussi été payée.
Toutes ces familles vous remercient infiniment pour cette aide indispensable.
Pour information, un nouveau séisme d’une magnitude de 4.9 est intervenu à mi mai, fragilisant encore plus les bâtiments bien malmenés par le premier séisme.
Pour en savoir plus...
Lorsque ce séisme secoue la Syrie le 6 février 2023, ce pays est déjà dans une situation catastrophique : 12 ans de guerre et d’embargo ont disloqué la société syrienne. Cette guerre n’a fait qu’apporter une augmentation de la corruption, un appauvrissement de la population, une dévaluation importante de la Livre syrienne.
Avant cette guerre, ce peuple était un peuple « mosaïque », toutes les communautés vivaient en harmonie, on ne faisait pas attention à la confession de son voisin.
Une petite partie de la population, qui avait déjà de la famille à l’étranger, est partie au début de la guerre; mais cela ne représente qu’une minorité.
Pour beaucoup, la seule solution était d’émigrer dans un des pays voisins : Liban, Irak, Jordanie, Turquie ; des pays qui n’offrent guère d’espoir d’une situation meilleure. Ils sont donc restés chez eux, malgré les difficultés croissantes.
Ce jour du 6 février 2023, la réaction des Syrien a donc été « il ne manquait plus que ça ».
Dans les heures qui ont suivi, l’embargo a été retiré, les sanctions ont été suspendues par les pays étrangers. Malheureusement, sur le terrain, les personnes n’ont pas ressenti de grosses différences : il est toujours très compliqué de transférer des fonds vers la Syrie.
A grande échelle, il y a eu un peu plus d’effets positifs avec l’arrivée des ONG et de l’aide humanitaire (sanitaire, matérielle … )
Pourquoi aider la Syrie ? La France et la Syrie ont des liens historiques, depuis la mise en place du protectorat Français dans les années 40.
A cette occasion, des missions religieuses sont arrivées en important avec elle la scolarisation en langue française. Petite anecdote à ce sujet : la grand- mère de notre correspondante sur place qui a 90 ans, n’écrit pas l’arabe, elle ne peut que le parler, car dans sa jeunesse, elle a été scolarisée dans une école française.
Dans les années 70, on a mis en place un lycée français, laïc. Actuellement, toutes les familles bourgeoises d’Alep ne parlent que français ; cela a d’ailleurs pour effet de les rapprocher beaucoup des Libanais qui sont, comme eux, francophones.
Des mois après ce séisme, les besoins restent immenses, continuons à les aider à retrouver au moins un toit sur la tête.